Cancer de la prostate : un complément alimentaire à base de brocoli pour retarder l’hormonothérapie ?
Un complément alimentaire à base de sulforaphane, le principe actif du brocoli, pourrait permettre aux hommes atteints d’un cancer de la prostate de retarder le recours à l’hormonothérapie prescrite en cas de “récidive biologique“, selon une étude publiée dans le journal Cancer Prevention Research.
Le principe actif du brocoli (sulforaphane) est très instable à l'état naturel : il se dégrade facilement dans le légume frais ou congelé.
Depuis des années, le
brocoli fait l’objet de toutes les attentions dans la prévention et le traitement de
cancers de la prostate. Mais son principe actif, le sulforaphane, est instable et se dégrade rapidement dans le légume frais ou
congelé.Pour la première fois, un groupe de chercheurs a réussi à l’extraire et à le stabiliser dans un complément alimentaire (le Prostaphane®). Une étude publiée en mai 2015 dans le journal Cancer Prevention Research1-2 a démontré l’intérêt de ce complément pour retarder le recours à l’
hormonothérapie en cas de “récidive biologique“ d’un cancer de la prostate.Les effets du sulforaphane visibles dès 3 mois de traitement Pour mener leur étude, les chercheurs ont suivi pendant 8 mois 78 hommes âgés de 63 à 75 ans ayant souffert d’un cancer de la prostate et subi une
prostatectomie (ablation de la prostate). Tous les patients présentaient une “récidive biologique“, c’est-à-dire une augmentation sanguine du
taux de PSA, l’antigène spécifique de la prostate (augmentation possible même dans le cas d’une prostatectomie totale et ne signifiant pas toujours que le cancer récidive). Parmi ces patients, 38 ont reçu un traitement de sulforaphane (prise orale quotidienne de 60 mg de sulforaphane libre et stabilisé pendant 6 mois, puis 2 mois sans traitement). Les 40 autres patients ont reçu un placebo pendant la même période.La prise de sulforaphane a permis de réduire de manière très significative l’évolution du taux de PSA après 6 mois de traitement (abaissement de la pente d’évolution du taux de PSA de 43 % par rapport au placebo). L’efficacité s’est ressentie dès le troisième mois du traitement et s’est a perduré 2 mois après son arrêt.Sulforaphane : un traitement bien mieux toléré que l’hormonothérapieSelon les auteurs de l’étude, le sulforaphane sous cette forme semble “bien toléré“. Un intérêt majeur en comparaison des traitements hormonaux (actuellement prescrits en cas de récidive biologique), qui peuvent provoquer des effets secondaires très lourds. Sans pouvoir remplacer totalement l’hormonothérapie, le sulforaphane permettrait au moins de la différer.Plusieurs études avaient déjà prouvé l’intérêt du sulforaphane à titre préventif (diminution du risque de cancer de la prostate)3 et à titre thérapeutique (les cellules cancéreuses arrêtent de se multiplier et meurent)4. Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme et la troisième cause de décès dans la population masculine. Près de 55 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année selon l’Institut National du Cancer.Violaine Badie
Sources :
1- Effect of Sulforaphane in Men with Biochemical Recurrence after Radical Prostatectomy ; Bernard G. Cipollaet al. ; Journal Cancer Prevention Research May, 12, 2015 (
abstract en ligne)
2- Communiqué de presse du laboratoire nutrition-santé Nutrinov (15 septembre 2015)
3- Fruit and vegetable intakes and prostate cancer risk ; Cohen J.H., KristalA.R., and Stanford J.L. ; Journal of National Cancer Institute, 2000 (
abstract en ligne)
4- Targeting cell cycle machinery as a molecular mechanism of sulforaphane in prostate cancer prevention ; Wang L. et al. ; Int J Oncol. 2004 (
abstract en ligne)Click Here: cheap nrl jerseys