Feu vert pour l’ibrutinib, traitement ciblé contre 2 formes de cancers du sang

April 22, 2020 Off By EveAim

L’autorisation de mise sur le marché européenne de l’ibrutinib (Imbruvica®), une thérapie ciblée par voie orale, représente un nouvel espoir pour les patients souffrant de 2 types de cancers du sang rares mais agressifs, la leucémie lymphoïde chronique (LLC) et le lymphome à cellules du manteau (LCM).

Le lymphome à cellules du manteau est une maladie rare survenant plus particulièrement chez les hommes âgés de 65 ans en moyenne.

En France, les

hémopathies malignes ou cancers du sang représentent la 6ème cause de

cancer, avec 35 000 cas par an. Ces cancers du sang regroupent de nombreuses maladies qui ont certains points communs. Parmi ces maladies, la leucémie lymphoïde chronique (

LLC, 4 500 nouveaux cas par an) et le

lymphome à cellules du manteau (LCM, 700 nouveaux cas par an) constituent des formes peu fréquentes mais agressives d’hémopathies malignes.LLC, une fréquence croissante de rechutes et résistances aux traitementsBien que la leucémie lymphoïde chronique soit une maladie qui évolue en général lentement, avec une survie moyenne de 18 mois à plus de 10 ans selon le stade de la maladie, des rechutes et résistances aux traitements sont de plus en plus fréquentes avec le temps. Les formes présentant une délétion 17p (del 17p) et une mutation TP53 sont des formes agressives car ces anomalies entraînent la perte d’un gène très important, le TP53, qui détecte la présence des cellules tumorales et déclenche la mort de ces cellules. Ce même gène aide à la suppression tumorale pendant la chimiothérapie. Or, avec le temps, la del 17p et la mutation TP53 se font de plus en plus fréquentes ce qui entraîne une rechute ou une résistance au traitement de chimiothérapie, la maladie devenant de plus en plus agressive.LCM, une maladie rare de mauvais pronosticLe  lymphome à cellules du manteau est une maladie rare survenant plus particulièrement chez les hommes âgés de 65 ans en moyenne. Ce lymphome est une maladie complexe qui a tendance à se propager à d’autres tissus et organes. Il s’agit d’une maladie de mauvais pronostic dont la survie globale moyenne est de 1 à 2 ans après la première rechute.Une thérapie ciblée de nouvelle classeL’ibrutinib (Imbruvica®), mis au point par Janssen-Cilag International et Pharmacyclics est le premier inhibiteur de tyrosine kinase de Burton (BTK), et constitue la première thérapie ciblée contre la LLC et le LCM administrée en monothérapie par voie orale en une prise par jour. Ce médicament agit en se liant à l’enzyme BTK, ce qui a comme conséquence le blocage de la transmission des signaux de survie dans les cellules B malignes. En bloquant cette protéine BTK, Imbruvica® aide à supprimer et à réduire le nombre de cellules cancéreuses ainsi qu’à ralentir le développement du cancer.Les indications octroyées par les autorités européennes sont :- Le traitement des patients adultes atteints d’une leucémie lymphoïde chronique (LLC) ayant reçu au moins un traitement antérieur, ou en première ligne en cas de délétion 17p ou d’une mutation TP53 chez les patients pour lesquels une immuno-chimiothérapie est inadaptée.- Le traitement des patients adultes atteints d’un lymphome à cellules du manteau (LCM) en rechute ou réfractaire.Un nouvel espoir pour les patientsImbruvica® représente un nouvel espoir pour les patients remplissant les conditions de son indication car les données d’efficacité montrent pour la LLC, une amélioration significative de la survie sans progression de la maladie après 9,4 mois de traitement (réduction de 78 % du risque de progression de la maladie ou de décès). Ces résultats sont significativement supérieurs comparativement aux patients traités avec ofatumumab (

Arzerra®).Quant au LCM, un taux de réponse de 68 % a été observé chez les patients réfractaires (21 % de réponse complète et 47 % de réponse partielle), avec une durée médiane de survie sans progression de 13,9 mois. Cette étude ne comportait pas de comparaison avec un autre traitement.Enfin, concernant la tolérance, les

effets secondaires les plus fréquents (plus de 20 %) étaient la

diarrhée, les douleurs musculo-squelettiques, l’

infection des voies respiratoires supérieures, des rougeurs,

nausées et

fièvre ainsi qu’une

diminution du taux des neutrophiles (sous-type de globules blancs) et la

constipation. Moins fréquemment ont été observés une

anémie, des

pneumonies et une diminution du taux de

plaquettes.En France, l’ibrutinib est disponible depuis avril 2014 dans le cadre d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) de cohorte dans le LCM et la LLC. Plus de 300 patients sont traités dans l’indication de l’AMM européenne.Dr Jesus CardenasSource : Communiqué de presse du laboratoire Janssen du 17 octobre 2014 : “L’ibrutinib, innovation de rupture dans le traitement de deux formes de cancers du sang obtient une AMM européenne“.