Manger sous le coup de l'émotion exposerait au risque de surpoids
Les émotions ça creuse, a-t-on coutume de dire. Mais manger sous le coup de l’émotion, une réaction plus répandue chez les femmes et chez ceux qui font un régime, pourrait provoquer du surpoids, selon une étude sur plus de 35000adultes français.
Lorsqu'elles se sentent mal, de nombreuses femmes trouvent du réconfort dans la nourriture.
Que celles qui n’ont jamais été tentées de dévorer le pot de glace un soir de déprime lèvent la main ! En effet, comme de nombreuses femmes ont d’ores et déjà pu le constater, notre moral influe largement sur notre alimentation. Seulement, jusqu’à présent, cette relation de causalité n’avait été que peu explorée par les scientifiques. De fait, relativement peu d’informations sont disponibles sur “l‘émotionalité alimentaire“ (le fait de manger sous le coup de l’émotion) et son association avec le
surpoids, selon la chercheuse Sandrine Péneau (Université Paris13, équipe de coordination de l’étude NutriNet-Santé) qui s’est penchée sur le sujet.Les femmes, plus sujettes à l’émotionalité alimentairePour en savoir plus, son équipe et elle ont interrogé par questionnaire un échantillon de 35 641 adultes français participant à l’étude NutriNet-Santé (qui regroupe plus de 244 000 internautes). Les résultats de leur étude ont été publiés dans l’édition du mois d’avril de l’American Journal of Clinical Nutrition.Sans surprise, il s’avère que les femmes (52%) sont plus concernées par ce phénomène que les hommes (20%). Dans l’ensemble, les gens au régime ont davantage tendance à manger sous le coup de l’émotion (71%) que ceux qui ont fait un régime par le passé (58%) ou les personnes qui disent n’avoir jamais fait de régime amaigrissant (35%). Le plus souvent, ce sont les émotions négatives (se sentir seul, nerveux, déprimé) qui incitent le plus à manger…Un risque de surpoids accruToutefois, même si celles qui n’ont jamais fait de régime sont moins nombreuses à manger sous le coup de l’émotion, celles qui le font sont bien plus souvent en surpoids. “Ainsi, parmi les femmes qui n’ont jamais fait de régime, celles qui ont une forte émotionalité alimentaire ont cinq fois plus de risque d’être en surpoids en comparaison de celles qui ne mangent jamais sous le coup de l’émotion“, indique à l’AFP la chercheuse Sandrine Péneau.Chez les femmes ayant déjà fait un régime, le risque est 3 fois plus élevé, et chez celles sous régime, le risque est 2,6 fois élevé. L’association entre surpoids et “émotionalité alimentaire“ s’observe également chez les hommes, mais sans grande différence selon qu’ils fassent ou non un régime amaigrissant : le risque d’être en surpoids est ainsi environ 2 fois plus élevé chez les hommes déclarant manger fréquemment sous le coup de l’émotion par rapport à ceux qui affirment que ce n’est jamais le cas.L’étude NutriNet-Santé, lancée en mai 2009, est une vaste étude nutritionnelle, la première du genre en France, dont Doctissimo est partenaire. Elle a pour objectif a pour objectif de recruter 500 000 volontaires sur 5 ans pour mieux comprendre les liens et interactions entre la nutrition et la santé. Pour en savoir plus sur la plus grande enquête épidémiologique réalisée en France, rendez-vous sur notre
dossier consacré à NutriNet ou directement sur
le site. Il est encore temps de devenir Nutrinaute !Source :
Sex and dieting modify the association between emotional eating and weight status, S. Péneau, and al, American Journal of Clinical Nutrition, Avril 2013